Abstraxion

C’est une histoire très simple qui débute un lendemain de fête, presque par hasard. Dans sa ville de Marseille, où il réside, Harold Boué alias Abstraxion a invité durant la nuit le producteur Fantastic Man à venir jouer à ses côtés. Au petit matin, les deux hommes n’ont pas beaucoup dormi mais le soleil tape déjà fort.

Ils profitent alors de l’occasion pour investir le studio d’Harold : il y fait plus frais, la session à quatre mains peut commencer. Passées quelques heures, advient ce petit miracle : le morceau produit est si fort, et surtout si différent de ses productions habituelles qu’Harold décide de donner suite, et de partir sur une nouvelle direction musicale en solo. Celle-ci tranchera avec la précédente, puisque la musique trouve cette fois-ci sa source dans la réalité de la cité phocéenne, parfois dure mais très solaire dans le même temps, à la croisée des cultures méditerranéennes, africaines et nord-européennes.

Le premier maxi qui en témoigne aujourd’hui sort sur le label de John Talabot – Hivern Discs – et traduit pleinement ce nouveau cap : trois titres ultra percussifs, gorgés de lumière et portés par une mécanique tribale qui dresse naturellement un pont entre la technologie actuelle et une forme de transe ancestrale… S’agit-il de voodoo-techno ? D’une house réduite à son état primitif ? L’avenir le dira, mais reste en tous cas cette sensation : découvrir à nouveau la lumière dans tout son éclat, comme si l’on venait enfin d’arriver au bout du tunnel… Pas de hasard à cela : ce nouveau projet, Lion’s Drums, emprunte son nom au signe astrologique du petit garçon d’Harold… qui est né au même moment.