Collectif Ès
Lyon, France
dernières dates au Sucre :
vendredi 29 juin 2018
« L’axe fondamental du collectif ÈS est le projet d’explorer, de fouiller, de créer, à trois. Un collectif qui s’entend comme une entité constituée de plusieurs personnes, prenant la parole comme un groupe, ou chaque personnalité impliquée est concernée. Une dimension collective qui rassemble, réunit, se construit et construit ceux qui la compose. Cette direction collective est alimentée par une complicité humaine évidente et par nos questionnements autour de la communication, de l’énergie de groupe, de la nécessité pour nous d’un tel fonctionnement et du rôle social qu’il peut jouer. Nous sommes trois à l’œuvre sans attribution de rôle, chacun porteur de son regard et de son approche des choses, pour proposer des objets issus du nous. L’idée n’est pas de gommer les singularités, nous souhaitons au contraire les entretenir et les partager pour que le travail collectif soit à la fois porté par et porteur des forces individuelles. Cette diversité offre au collectif la possibilité de se nourrir, de grandir et de se remettre en question et cela se retrouve dans le studio, nos échauffements, réflexions, recherches physiques et d’écriture.
Ce fonctionnement collectif est notre terreau, notre outil pour créer. Nous aimons partir d’une idée, d’un concept et voir comment il nous amène à échanger, à dériver et à évoquer ce qui nous entoure dans une recherche de physicalité, d’énergie, de contact, de nouveaux chemins corporels. Nos recherches viennent du propos, des actions qui en découlent, des situations qui s’en dégagent et aussi des instincts, des inconscients qui apparaissent. Nous cherchons des corps en action avant d’être des corps dansants, une écriture à la fois brute et concrète qui existe et prend corps par la spontanéité des actions et des intentions. Nous aimons imaginer l’écriture de nos pièces à la manière d’un montage cinématographique : assembler, déstructurer, scinder, répéter, zoomer, extraire, mettre en relation différents plans, jouer de séquences, d’anachronismes, d’ellipses, d’un déroulement non réel et non linéaire du temps. Nous aimons penser à Paul Auster, dans son œuvre, ses personnages changent de vie, changent de tête, de nom, prennent la place d’un autre , des histoires d’identités, des histoires qui se répètent, qui se rencontrent et parfois ne se croisent jamais mais résonnent entre elles. Dans ses livres, il parle du personnage de sa fction, mais aussi du lecteur, de lui en tant qu’écrivain et également de toutes les personnes qui l’entourent. »