Pépé Bradock
« Pépé Bradock est un des personnages les plus mystérieux de la scène électronique française. Peu friand de médias et d’interviews, absent de l’internet instafacetwitter et rare en dj, le musicien – Julien Auger de son vrai nom – a réussi à devenir un ovni impénétrable qui se confond avec sa discographie.
Il est musicien très jeune, écume les formations éphémères de lycéens biberonnés au funk, bientôt jazz. Il fait sa culture musicale en vendant des vieux vinyles dans le mythique magasin parisien Crocodisc. Au milieu des années 90, et en pleine french touch biberonnante, il se lance avec son copain Ark (fils de…) dans le duo Trankilou. L’influence, consciente ou pas, du premier album de Motorbass est patente, les samples sont funky, le filtre, typique de cette époque Homework, bien en place.
Puis il part solo. Nom de code : Pépé Bradock. Et il fait un tube. Deep burnt. Enfin un « tube », entendons nous bien, le morceau n’est entré dans aucun hit parade de ce bas monde, en revanche il a clôturé un moment ou un autre tous les dance floors exigeants de ce même monde. Une boucle hypnotique aux 10 minutes sans compter et des violons entêtants à sublimer les fins de nuits contentant aussi bien le danseur intègre que le perché humidifié.
Il fonde son label. Atavisme. Un mot que lui seul, l’honnête homme, connaît et qui veut dire « apparition imprévue, chez un individu, d’un ou de plusieurs caractères qui s’étaient manifestés chez un de ces ancêtres et qui avaient disparu depuis une ou plusieurs générations. Cette réapparition est aisément explicable par la génétique classique. » – et à la fois je ne suis pas sûr de ma définition.
Il a enchaîné les maxis (jamais d’album depuis son unique, en 1998, sur Versatile), aux titres pas piqués des hannetons : « Un Pépé en Or », « 6 millions de Pintades », la série des « Aventures de Pépé Bradock » et celle des « Imbroglios ». Les disques n’existent pas en digital, uniquement en vinyle – et ce bien avant la mode du (retour du) vinyle.