Daniel Avery
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Phantasy Sounddernières dates au Sucre :
«Je crois fermement à l’idée que, quand tu possèdes le bon équipement, l’installation adéquate, que tu as un esprit ouvert et que tu crées dans une bonne atmosphère, la musique vient à toi, elle se forme naturellement ». Homme de conviction, Daniel Avery a foi en une vertu désormais anachronique : la patience. Après le succès de son premier album Drone Logic sorti fin 2013 et son adoubement par la communauté électro (Erol Alkan qui l’a signé sur son label Phantasy, Andrew Weatherall, etc.) ce trentenaire anglais ne s’est pas pressé. Il a attendu plus de cinq ans avant de publier un beau successeur, Song For Alpha.
Déjà, Daniel a été bien occupé à voyager, à découvrir et à jouer de la musique devant des publics totalement différents, que ça soit au Berghain, le club mythique berlinois, au Japon, dans des festivals. Il a conçu un mix anthologique pour la prestigieuse collection DJ-Kicks et étrenné le projet récréatif Rote mené avec Casper Clark alias Volte-Face. Mais, parmi toutes les expériences qui l’ont inspiré, il retient en priorité ces soirées magiques où il a assuré des DJ-sets durant toute la nuit. « Je pouvais commencer par deux ou trois heures d’ambient ou de drone music, raconte Daniel. Les gens arrivaient et parfois se couchaient au sol pour mieux en profiter. Et puis, cinq heures plus tard, au pic de la soirée, l’énergie était complètement différente. Avoir 7 ou 10 heures pour construire l’atmosphère d’une salle en partant de zéro, ça a eu beaucoup d’impact sur ma musique. J’aime les morceaux qui prennent leur temps pour révéler leurs charmes ».
Plus que jamais, Daniel a apprécié ces dernières années le contraste entre sa vie nocturne et le calme de son studio, situé près de la Tamise, au sein d’une communauté artistique. . Entre Drone Logic, l’album de ses débuts, relecture de l’héritage électro britannique et Song For Alpha, il existe logiquement une filiation. Daniel a continué d’explorer des pistes déjà esquissées – son goût pour l’electro hypnotique ou le psychédélisme – mais ses compositions électroniques ont gagné en profondeur, en puissance d’évocation et en sophistication. Une émotion que Daniel a, par exemple, capturée sur « Sensation« , splendeur techno traversée par des textures sonores surgissant telles des hallucinations. « J’aime l’idée que l’album soit une expérience transcendantale. Le rêve est une bonne analogie car il a ses moments calmes et d’autres plus abrasifs ».
Depuis cinq ans, dès que ses voyages le lui ont permis, Daniel s’est consacré à sa musique. Parfois, il s’est enfermé dans son studio, écoutant ses tracks le volume à fond entouré de machines vintage ou de la technologie dernier cri. A d’autres occasions, il est parti dans les rues de Londres écoutant au casque ses créations pour changer d’environnement. Jusqu’à ce qu’il comprenne que l’album était fini.
Côté actu brûlante, Daniel Avery vient tout juste, en juin 2021, de sortir son nouvel album Together in Static, qu’il a eu l’opportunité de jouer en live dans en église d’Hackney, et qui rappelle les plus belles heures du label légendaire Warp. Il s’est également essayé pour la première fois à l’exercice du remix, art singulier qui le rebutait auparavant, mais où pourtant il a une fois encore brillé.