Johnny Jane
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Johnny Jane fait partie de ces musiciens que l’on sent capables d’explorer tous les styles. Citant aussi bien les Strokes que Yung Lean, King Krule et Sébastien Tellier, le musicien livre des chansons qui ne cessent de muer. Et sous ces enveloppes changeantes, sa sensibilité très particulière fait toujours mouche. Notamment grâce à des mélodies mélancoliques, hyper évidentes, et des paroles aussi brutes que sincères : « Tout part d’émotions. Je ne pourrais pas parler de quelque chose que j’ai vu, je ne sais parler que de ce que je ressens »
Sur son dernier EP Désordres, à la production plus rock que ses précédentes sorties, Johnny Jane chante la fête et les conséquences de cette dernière. Parsemé de doutes, de vapeurs et de pas de danse, le disque s’offre des tubes imparables (Normal, Missiles), une interlude acoustique (la superbe Jeune Étoile), puis mêle guitares, autotune et sincérité troublée (Dans Mon Corps, qui sonne un peu comme si Julian Casablancas jouait avec Fontaines DC).
Impossible, également, de passer à côté de Superstar. Le point final de l’EP cristallise l’anxiété d’une génération perdue quelque part entre les strass de la réussite et un nihilisme cerné de mauvaises nouvelles. C’est un tube immédiat, une chanson que l’on sait partie pour durer. Un morceau de doutes autant que d’affirmation de soi, qui reflète parfaitement l’ensemble du disque.
Assez réfléchi pour savoir douter, assez talentueux pour briller, Johnny Jane signe avec Désordres la suite d’une discographie quasi-parfaite et toujours en mouvement, qui risque bien de continuer à surprendre une audience toujours plus nombreuse.