Regina Demina (live performance)
label :
Kwaidan Recorddernières dates au Sucre :
J’ai rencontré plusieurs exemplaires d’elle dans la vie réelle. La première fois, c’était lors d’une réunion chez son nouveau label, Kwaidan Records de Marc Collin, au cours de laquelle, après m’avoir informé de son projet musical qui allait bientôt se concrétiser, elle a sorti de son sac un morceau de pierre tombale de la taille d’un iPad, sur lequel était gravé en lettres d’or l’Été meurtier, le titre de son premier EP.
Nous avons abordé tous les éléments nécessaires à une biographie d’artiste : ses origines peu conventionnelles (ses parents sont des réfugiés politiques ukrainiens exilés en France, et elle a passé son enfance dans une sorte de vide juridique, sans nationalité déclarée), les très nombreuses collaborations qu’elle a accumulées en faisant la fête à Paris, sa carrière de mannequin (elle a été castée dans la rue, comme ça), Elle a suivi le très convoité programme audiovisuel du centre de recherche en arts contemporains Le Fresnoy. Tout cela a finalement abouti à une rencontre fortuite avec Collin, avec qui elle développe actuellement ses nouvelles chansons, qui figureront aux côtés de ses premières expérimentations musicales sur son premier EP. Un album complet, Hystéries, est prévu pour le printemps 2018.
Mais d’une manière ou d’une autre, aucune de ces données brutes ne rend compte de l’énorme volume d’art visuel, de performance – et maintenant sonore – que Regina produit, dans ce qui semble être un flux constant alimenté par Internet et qui défie la géographie et les générations.
Un instinct autodidacte intrépide a conduit Regina à expérimenter les équipements électroniques et électroacoustiques, mais aussi le théâtre, la performance, la danse et les arts visuels. Chaque forme d’art influençant la suivante au cours de sa création, il suffit de dire que l’énumération de ses nombreuses influences (les flyers des clubs des années 90 et les pièges à mouches de Venus viennent à l’esprit parmi une profusion de références plus formelles, mais toujours défiant les genres) est inutile pour expliquer comment tout cela s’assemble. Les disques que nous aurons bientôt l’occasion d’entendre ne serviront qu’à montrer une facette du Deminaverse.