Tricky
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Peu d’artistes ont autant marqué leur époque que le britannique Tricky (Adrian Thaws). Issu de la scène de Bristol et membre du sound system Wild Bunch aux côtés des mythiques Massive Attack, il est l’un des architectes principaux du son trip-hop, hybridation de hip-hop, de soul, de house et de dub qui déferlera dans les années 90.
En 1995, son premier album solo « Maxinquaye » le catapulte au sommet des charts et devient immédiatement un classique du genre, notamment par la grâce spectrale de Martina Topley-Bird, une chanteuse que Tricky a découverte adolescente et qui deviendra la mère de sa fille. Les singles « Hell is Round the Corner », « Aftermath » et « Overcome », sont emblématiques : rythmes lancinants, boucles synthétiques, production étouffée, textes déviants… Le combo sex, drugs & trip-hop pénètre les radios mainstream, et la liste d’artistes avec lesquels Tricky collabore a de quoi donner le tournis : Neneh Cherry, Björk, PJ Harvey…
Avec toujours la ferme intention de lacérer les étiquettes qu’on voudrait lui coller. Tricky enchaîne sur deux albums brutaux et anxiogènes, « Pre-Millennium Tension » puis « Angels With Dirty Faces ».
Avec une carrière faite de hauts et de bas qui lui confère dans une certaine mesure un statut d’artiste maudit, Tricky revient enfin en 2017 avec l’album « ununiform », qui marque l’une de ses ruptures les plus radicales : Après des années passées dans la noirceur, l’artiste laisse entrevoir la lumière et l’apaisement. Enregistré entre Berlin (où il habite désormais) et Moscou, l’album convoque une poignée de producteurs et rappeurs (Scriptonite notamment) issus du hip-hop russe, et est marqué par une nouvelle collaboration avec Martina Topley-Bird après une quinze ans d’absence. Personnel et élégant, « ununiform » est une nouvelle pierre dans l’oeuvre complexe d’un artiste fermement indépendant, qui a toujours cherché à aller plus profond dans l’expérimentation musicale.