Une interview avec Kiblind
À l’occasion de notre nouvelle scénographie de printemps, Le Sucre a lancé une collaboration avec Carlsberg et Kiblind pour créer une veste qui habillera son équipe pour la saison. Une pièce sérigraphiée qui arbore une création graphique inspirée de la thématique de la nuit, par une illustratrice du magazine, à partir de vestes chinées dans une logique d'upcycling.
Nous avons posé quelques questions à ce super magazine (officiant également en tant qu'agence) afin de recueillir leur regard sur cette collaboration !
Pouvez-vous présenter le·la graphiste à l’origine de cette création visuelle ?
C’est Agathe Bruguière, graphiste interne chez nous qui s’est chargée de réaliser cette identité, après pas mal de recherches en équipe et de discussions entre les graphistes et le directeur artistique. Agathe nous a rejoint (pour notre plus grand plaisir) en 2017 après une licence de design graphique à Saint-Luc en Belgique et un master à l’école Condé à Lyon.
Agathe n’en est pas à son coup d’essai en ce qui concerne l’habillage de salles de concerts puisqu’elle a déjà réalisé des illustrations pour le Point Ephémère, EP7, le Petit Bain, le Fil à St-Etienne et le Transbordeur via Kiblind Agence. Inspirée par les mangas, les cartoons des années 90 et le travail d’artistes comme Cristina Daura, Gabri Molist ou encore l’atelier Tout va Bien, Agathe s’est nourrie de diverses influences pour développer un style pop aux ombres signature et aux couleurs chatoyantes.
Comment la thématique de la nuit vous a inspiré·es pour aboutir à cette création ?
Nous sommes partis de l’idée de cette matrice sous forme de grille dès le départ. Agathe a été inspirée par cet élément et a voulu le détourner pour le transformer en une piste de danse horizontale. Cette idée de matrice nous a permis de représenter la notion d’altérité, de confrontation à l’autre, cette bulle que l’on peut décider d’éclater volontairement en soirée pour y laisser entrer de nouvelles personnes et des moments dé partage.
Après deux ans forcément pauvres en rebondissements nocturnes dû à vous-savez-quoi, nous avons tenu à placer la rencontre au coeur de cette réalisation. Et puis la matrice mouvante, c’est aussi le dancefloor lumineux iconique du disco, et celui qu’on a envie de retrouver, encore brûlant, tous les week-end quand on passe les portes du Sucre.
Quel effet cela fait-il d’avoir une création arborée à la fois en tant que vêtement et en tant que dispositif scénographique ?
Mine de rien, le fait de savoir que le visuel allait être sérigraphié sur des vêtements a pas mal orienté notre choix de type d'illustration. Nous avons décidé de partir sur des personnages filaires aux traits bien épais en tenant compte de la contrainte imposée par cette technique. Plus concrètement, on est super fiers de voir nos créations déclinées de manières aussi différentes au Sucre. C’est aussi grâce à ça que la simplicité de cet univers graphique fonctionne bien. Et puis ça montre aussi, de manière générale, que l’illustration est avant tout un langage, une expression, qui peut vivre et se propager sur tous les supports, quelles que soit la forme, la matière et la dimension.
Avec quoi rime la nuit pour la team Kiblind ?
Depuis la création de Kiblind Magazine en 2004, la nuit, et la nuit lyonnaise en particulier a toujours eu une résonance particulière chez nous. En 18 ans d’existence, on a toujours pris un immense plaisir à investir les lieux de la nuit lyonnaise. On se rappelle notamment de la mémorable soirée de lancement du numéro "SUPER" au Sucre où, en collaboration avec Superscript, nous avions pu monter une carcasse de Super 5 sur la terrasse pour en faire un élément de scéno à part entière.
Cristallisation de notre amour pour le sujet, nous avons dédié un numéro entier à la nuit avec Kiblind #70, l’occasion de laisser un témoignage illustré à celle sans qui la vie serait beaucoup moins marrante.
À quoi s’attendre de la part de Kiblind prochainement ?
On a l’habitude de garder nos thématiques de magazines secrètes jusqu’au bout, mais puisque c’est vous, on veut bien tricher un peu. Nous sommes en ce moment en train de travailler sur notre prochain magazine qui tournera autour de la musique et qui nous permettra de jouer avec tous les ponts qui existent entre musique et illustration. Pour cette sortie fin juin, on aimerait mettre en place deux évènements à Lyon et Paris, en suivant ce principe.
À côté de ça, on a aussi d’autres petites choses sur le feu dont un ouvrage collaboratif, des nouvelles collections d’affiches riso avec Kiblind Atelier et évidemment, toujours plein de nouveau projets excitants côté agence.