La Musique en Films : Wild Combination (Arthur Russell)

Malgré la fermeture du rooftop pour une durée indéterminée, nous continuons de parler de musique et de culture, dans ces pages et sur nos réseaux. Chaque semaine, nous recommandons ainsi un film ou un docu en lien avec la musique.


Aujourd'hui, (re)regardez cet excellent docu sur le musicien new-yorkais et avant-gardiste
Arthur Russell, mort du SIDA en 1992, relativement méconnu de son vivant mais très influent pour les générations suivantes, notamment dans la sphère électronique. Il participera en effet à l'effervescence de la scène club des années 80 en composant des classiques qui seront joués en boucle au Loft ou au Paradise Garage (Is It All Over My Face ?, Go Bang!...) et remixés par les Larry Levan, François Kevorkian, ou encore Walter Gibbons.

Violoncelliste de formation, élevé dans l'environnement rural de l'Iowa, Russell a vécu une vie tourmentée mais sidérante d'intensité qui l'a vu successivement fréquenter le poète phare de la Beat Generation Allen Ginsberg dans une communauté bouddhiste, être membre éphémère des géniaux Talking Heads, être partie prenante de l'avant-garde new-yorkaise et des débuts de la house... Sans oublier son appartenance déterminante à la communauté gay, dont le rôle s'avère si crucial dans la construction des fondations de la club culture.

Reconnu voire adulé dans le milieu averti des diggers, le catalogue d'Arthur Russell a été plus largement redécouvert à partir des années 2000 grâce au travail du label Audika Records qui s'est donné pour mission de sortir ou ressortir ses compositions - Russell étant connu pour avoir laissé derrière lui une montagne de musique inachevée - en collaboration avec son ancien compagnon Tom Lee. De nombreux artistes électroniques ont revendiqué l'influence de Russell dans leurs productions à l'instar d'Optimo (Espacio), Chez Damier ou encore Laurel Halo. Le docu Wild Combination raconte ainsi l'histoire aussi déchirante que solaire d'un artiste-clé dans l'histoire de la musique moderne.